La chapelle de l’Immaculée conception
Cette chapelle située sur la route de Sainte-Christine, à la sortie du bourg du Pin-en-Mauges, est propriété de l’Association Sainte Geneviève. Elle fut achevée en 1872, restaurée aux missions de 1935 puis 1957. En 1980, la réfection de la toiture fut faite aux soins du Curé Lépine.
Elle fut bénite le 14 mai 1872, par l’abbé Raimbault (qui fut curé du Pin pendant 58 ans) sous le titre de « Chapelle de l’Immaculée Conception ».
L’origine de sa création a été relatée en 1954 par le Chanoine Oger, originaire du Pin-en-Mauges et ses explications transcrites dans un numéro du bulletin paroissial « La Voix du Clocher – de Janvier 1954 n°3 ».
Michel Joncheray (Association Patrimoine et Culture du Pin-en-Mauges).
Extraits de la Voix du Clocher de Janvier 1954 n° 3
Jeanne Colineau mariée le 10.02.1858 à Joseph Raimbault place une statuette de la vierge dans un châtaignier à environ 200 m de la chapelle actuelle : elle y venait avec son mari ou des voisins, réciter le chapelet et chanter un cantique.
Quelques années plus tard, ils décidèrent de construire au pied de l’arbre une petite chapelle en planches et de placer un petit autel dans le creux du marronnier.
Devenu un lieu de promenade et de prières, le dimanche après les vêpres, les mamans du bourg s’y rendaient avec leurs enfants. On y portait des fleurs, on récitait le chapelet et on faisait brûler des cierges. Ce sont les cierges qui furent l’occasion d’une catastrophe. Un soir la chapelle fut incendiée ainsi que l’arbre.
Mais, heureux incendie, car après quelques temps de réflexion on décida d’élever, plus bas, sur le bord de la route, une chapelle plus digne de la Vierge de Lourdes. Tombolas + dons de particuliers permirent la construction d’une chapelle – la Vierge de l’autel a été offerte par les époux Raimbault. En 1871, comme le porte l’inscription, la chapelle fut bénite par Mgr Freppel.
La chapelle devint un centre de piété. Les futures mamans aimaient, à la veille d’une naissance, à venir se mettre sous la protection de la Vierge et lui confier leur enfant. Et presque chaque jour c’était le but de promenade des mamans avec leurs bambins à qui elles apprenaient à prier la maman du Ciel.
Tous les ans, à la fête de l’Immaculée une procession partait de l’église à 7 heures du soir, avec des flambeaux de toutes couleurs et de toutes les formes, récitant le chapelet et chantant des cantiques. La rue était illuminée : chaque maison avait sa décoration.
Les pauvres ne pouvant se procurer lanternes, petits verres, bougies, fabriquaient, avec de la terre glaise, une chapelle, une église ou une statue et y plaçaient en forme de guirlande des coquilles de limaçons remplies d’huile et munies de mèches : c’était d’un merveilleux effet.
M. le Curé adressait un petit mot, puis il avançait dans le champ voisin, un flambeau à la main et mettait le feu à un arbre garni de fagots d’épines. Le feu éteint, un dernier Avé, et chacun rentrait chez soi heureux et édifié.
Après la cérémonie, le père Raimbault, comme nous l’appelions, s’approchait de M. le Curé et lui disait : « Nom d’un mille noms » (c’était son juron) « Monsieur le Curé vous allez venir chez nous faire une manille et prendre un café ».
(Selon l’article de L.M Oger, Curé de Cuon, chanoine Honoraire.)