Un curieux wagonnet, témoin de la carrière de Saint-Florent-le-Vieil
Alors que des travaux sont engagés pour raccourcir et effacer les épis de Loire dans le but de remobiliser ses sables, des bénévoles de l’association Vignes Et Patrimoine Du Montglonne viennent de remonter des bords de Loire à Saint-Florent, les restes d’un wagonnet ayant justement servi à l’édification de ces curieux petits « barrages ».
Dès 1900, on se plait à rêver en effet d’une « Loire navigable » pour développer le commerce à grande échelle. Des travaux très conséquents sont engagés qui consistent notamment en l’édification de centaines d’épis visant à constituer un chenal.
Après la Grande guerre Henri Massot (qui sera notamment le fondateur du Scion florentais en 1942) a acheté un ancien camp de prisonniers allemands qui se trouvait sur le site de la Garenne, au pied du Montglonne, pour y développer son activité d’extraction de pierres. Aidé d’Octave Fétiveaux, ils exploiteront à cet endroit une carrière destinée à confectionner ces épis rocheux.
C’est donc l’occasion de nous souvenir que nos ancêtres y ont travaillé dur, accompagnés à l’époque de prisonniers allemands présents sur le site, puis d’ouvriers espagnols, portugais, tchèques et de la région, dirigés par le Florentais Charles Thuleau alors employé aux Ponts et Chaussées. Les premiers ouvriers de l’usine de salaison en conserve du « Blason » n’ayant pas de frigo pour garder la viande l’été travaillaient aussi à la construction de ces barrages au moment de l’étiage (basses eaux en été).
Autre témoin de ces travaux : la cabane d’un âne appelé Barnum qui remontait ce Wagonnet sur des rails depuis le bateau qui avait déversé son chargement près des pieux de châtaignier enfoncés dans le lit du fleuve. Cette cabane est toujours visible sur la promenade Julien Gracq au pied de la voyette du chemin aux vaches.
Michel Davy